Écoute… j’tai parlé de relation, j’tai parlé d’humain favori, mais j’ai pas mal toujours évité de te parler d’amour.
Comment je te dirais ben ça? C’est assez facile de rester dans la neutralité, quand y’en a pas vraiment d’amour. Tu vis jamais de grandes exaltations, mais tu vis jamais de grandes déceptions non plus. Y’a les gens que t’aimes en sachant très bien qu’ils vont rester pour toujours… Pis y’a les gens que t’as peur d’aimer parce qu’ils pourraient s’en aller.
Quand t’es entouré de personnes que tu peux aimer pour la vie sans risquer de te faire jeter, tu finis par croire que t’es peut-être mieux d’éviter d’aller vers les humains qui risquent de s’en aller. Sauf qu’un moment donné…
Tu le sais pas trop comment ça arrive, mais tu la rencontres TA personne connectée. J’te parle pas d’âmes sœurs, j’te parle pas de coup de foudre. C’est beaucoup trop d’abstraction pour moi, ces histoires-là. J’te parle de la personne avec qui tu partages le même cerveau.
Le genre de partage qui te fait deviner ce que l’autre va dire. Le genre de partage qui te donne l’impression que l’autre y’a juste toujours été là. Quand quelqu’un peut te faire rire avant même de blaguer, quand quelqu’un peut te toucher sans même s’approcher.
J’vais éviter de te parler de l’amour de ta vie, parce que sincèrement, j’espère que t’auras aimé plusieurs fois. J’vais éviter de te parler de contes de fées parce que malheureusement, l’amour c’est ben souvent compliqué.
Ce qui est compliqué, c’est pas d’aimer… tu l’avais déjà deviné que l’autre allait devenir TA personne connectée. Ce qui est compliqué, c’est de se laisser aller. À grande protection de carapace ou à grand coup de volteface, t’essaies comme tu peux de résister. Mais mon ami(e), TA personne connectée elle, va toujours finir par se ramener.
Ah! L’amour! Ça te sort de ta neutralité à grandes charges d’émotion. Ça te sort de tes petites habitudes à grandes poignées d’exaltation. Ça te fait vivre le tout blanc pis ça te fait voir le tout noir, mais, penses-y, ça t’évite de t’enliser dans le tout gris.
L’amour, y te fait pas vraiment mal… le perdre te fait vraiment mal.
L’amour, y te fait pas vraiment peur… avoir mal te fait vraiment peur.
J’te vois le chercher l’amour, mais je suis certaine de t’avoir déjà vu l’éviter. Arrête d’éviter… le déni, ça finit toujours par te rattraper. L’amour, c’est sourire le matin pis c’est se coucher émoustillé. C’est s’améliorer pis c’est se développer. L’amour c’est avoir quelqu’un sur qui compter, quelqu’un avec qui exister. Pis, même si on est loin du conte de fées, l’amour ça devrait te faire vibrer, te faire te questionner, te faire profiter…
J’aimerais ben ça te donner la recette, mais tout ce que je peux te conseiller, c’est que si tu croises quelqu’un avec qui tu partages le même cerveau, évite surtout de devenir la personne qui décide de s’en aller.
M-Soleil
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