Es-tu surpris si je te dis que les deux dernières années t’ont certainement rendu plus solitaire? Même que tes habiletés sociales sont défaillantes? Que tu penses davantage à tes besoins personnels? Il n’y a rien pour être surpris, c’est normal.
Mais là, tu es retourné dans le vrai monde. Exit le virtuel où tu peux te cacher derrière l’écran en faisant grandir la fameuse distanciation par rapport aux autres. Alors pourquoi ne pas en profiter pour repartir sur des bases nouvelles dans le processus de la rencontre?
On veut tous vivre l’amour, mais on parle du processus de rencontre comme un mal nécessaire. Un passage obligé d’efforts, de dépense d’argent, d’espoirs qui finissent en déceptions bien souvent.
Rencontrer dans un but amoureux se fait avant tout de façon très égoïste: JE veux rencontrer pour combler MES besoins de me faire aimer, apprécier, admirer. Ce n’est pas vrai que la première raison pour se lancer dans le monde du dating est altruiste! Personne n’est le Dalaï Lama. L’autre personne a les mêmes besoins très égoïstes. Alors ont fait comment pour permettre à deux Êtres de vivre une expérience de rencontre qui leur permettra de perdurer dans le temps?
Dans ce petit monde si vaste, ta réputation te précède et elle peut facilement améliorer ou détruire ton sort conjugal. Ta façon de te comporter est ta carte de visite. Le monde se parle, le monde bavasse. Soit tu «score», ou soit tu te brûles dans le réseau et ensuite tu ne comprends pas pourquoi tes histoires ne mènent à rien. Dis-toi que tu n’es pas anonyme dans ton patelin et que tout le monde fini par se [te] connaître.
Et si le problème était plutôt la façon de faire? Quand on pense à toutes les rencontres qui se sont soldées par un goût amer, elles ont pas mal toutes en commun de s’être terminées sur un gros point d’interrogation, un problème de communication. La plupart des discours comportent une grosse part de «c’est la faute de l’autre». Mais si le problème venait de toi?
Alors je me suis attardée à ce qui pourrait devenir un code de conduite de la rencontre.
Premièrement, savoir ce que tu veux
Je tiens à mettre une chose au clair : il n’y a aucune mauvaise réponse. Tu veux rencontrer pour t’amuser? Parfait! Tu veux fonder une famille? Parfait! Tu veux quelqu’un qui va te supporter dans la vie quotidienne? C’est encore parfait. Tu veux quelqu’un pour du sexe? Parfait.
Tout se dit!!!
La seule chose importante est d’assumer ce que tu désires.
Ne va pas dire que tu veux du sérieux juste parce que ça l’air d’être à la mode ou la phrase clef pour avoir des «swipes» à gauche si ce n’est pas ce que tu veux en réalité.
Il existe assurément quelqu’un qui veut la même chose que toi. Mais en n’assumant pas ton désir, tu vas attirer les personnes qui ne te conviennent pas.
C’est important que tes bottines suivent tes babines.
Sois toi-même (mais gardes-toi une petite gêne sur certains points)
Dans le même ordre d’idées que le point précédent, tu te mens à toi-même en premier quand tu essaies de te fondre dans un moule générique qui ne te correspond pas. Le problème c’est qu’à force de répéter une façon de faire qui n’est pas toi, tu te perds de vue. Tu te mens à toi-même quand tu empruntes des phrases ou des concepts préfabriqués que tu ne ressens pas dans le fond de tes tripes. Même si c’est hors norme. Même si ça ne cadre pas dans la supposée rectitude du «dating». Autrement, ne sois pas surpris si tu ne ressens pas les papillons ou que l’autre décroche. Ça ne résonne rien de bon quand c’est faux.
Ne te travesti pas selon ce que tu penses devoir faire pour que l’autre veuille de toi, car tu envoies une image pleine de contradictions. Tu te comportes alors de façon à envoyer de faux messages. C’est à ce moment-là que tu gagnes le badge peu reluisant de «player».
****Définition du dictionnaire Le Robert du verbe travestir :
«Transformer en revêtant un aspect mensonger qui défigure, dénature». ****
Le fameux sérieux!
Si tu veux du sérieux, défini ce que ça veut dire pour toi.
Pour moi du sérieux c’est l’exclusivité et la loyauté. Ça ne veut pas dire aménager ensemble.
Pour d’autres, c’est absolument une hypothèque et des enfants.
Tu vois comment on ne se rejoindrait pas même si les deux on dit vouloir du sérieux?
Annonces ta définition personnelle du sérieux et vois où elle rencontre celle de l’autre.
Qui paye le resto / l’activité?
On va mettre ça au clair, on va établir la nouvelle règle et comme ça il n’y a plus personne qui va payer contre son gré ou accepter de se faire payer le lunch alors que ça le/la rend mal à l’aise.
Chacun paye sa facture! Voilà! Les femmes clament haut et fort qu’elles sont indépendantes et les hommes ne savent plus sur quel pied danser. Alors on va la régler la question : chacun paye sa facture. Pas de déception parce que tu t’attends que l’autre paye pour toi et qu’il ne le fait pas. Une fois que vous vous serez fréquentés suffisamment longtemps, vous déterminerez ensemble comment vous voulez faire. En attendant, chacun assume son portefeuille.
Tu rencontres une personne à la fois ou non?
Encore une fois, il n’y a pas de mauvaise réponse. Il y a autant d’hommes que de femmes qui ne s’empêchent pas de rencontrer plusieurs personnes en même temps tant qu’une des relations ne devient pas plus importante dans le lot.
Est-ce que c’est bien? Est-ce que c’est mal? Là on pourrait discourir sur ce qui est éthique. Mais comme je ne suis pas la gardienne des bonnes mœurs, je vais encore une fois te dire d’être clair et de t’assumer.
Si tu ne te sens pas bien de rencontrer quelqu’un qui voit deux ou trois personnes en même temps, dis-le! DIS-LE!!! Si cette personne n’est pas en mesure de t’écouter là-dessus, alors laisses-tomber, ne perds pas ton temps. Tu as déjà ta réponse à savoir si vous avez cette valeur commune.
Si tu rencontres différentes personnes en même temps, établie-toi une règle de conduite personnelle et informe l’autre que c’est ainsi que tu fonctionnes. Ta règle de conduite peut être que tu te limites à deux ou trois personnes à la fois, que tu ne laisses pas éterniser une «fréquentation» si un potentiel plus fort se développe ailleurs, que tu ne couches pas tant que tu n’as pas arrêté ton choix sur une personne prioritaire. Il se peut que cette personne ait le même avis que toi sur la question. L’important est encore une fois de ne pas cacher quelque chose d’aussi important.
Ce qu’il y a de pire c’est d’apprendre par ricochet que vous êtes aux antipodes sur ce point. Pour plusieurs, c’est une trahison tout simplement.
Ne supposes par les intentions ou réponses de l’autre
Oui, quand on rencontre on est nerveux comme si on allait faire une chirurgie cardiaque avec des Wise-Grip. On suranalyse tout, mais on n’ose surtout pas demander de clarifications d’un coup qu’on aurait l’air moins assuré ou niaiseux. La personne n’a pas l’air super emballée par la rencontre parce que tu t’attends à des confettis et des feux d’artifices? Se pourrait-il que l’autre soit aux anges quand même? Son échelle d’évaluation des «dates» est différente de la tienne, tout comme ses expériences personnelles en général et sa façon de s’extérioriser, s’exprimer.
Tu trouves une situation ambigüe? Alors arranges-toi pour clarifier le sujet. Ne restes pas sur des perceptions. Elles sont trop souvent erronées.
La règle des trois jours
AYEEE on est en 2022, la communication va à la vitesse de l’éclair et on s’impose encore d’attendre 3 jours avant de relancer quelqu’un? Parce que si tu lui parles le lendemain tu auras l’air tache? (tu vois le lien avec le point précédent ici !) Ben voyons. On flush cette règle. Ça se dit à l’autre que tu aimes communiquer, que c’est important pour toi. Ça ne veut pas dire que tu veux te marier la semaine prochaine non plus. On va se le dire, se laisser désirer en jouant le mystérieux (euse) inaccessible c’est une perte de temps et ça fait tellement 2010.
Dire «Je t’aime» lors des premières rencontres
Cette question pourrait faire l’objet d’un article à elle seule.
Non, non et non, tu ne seras pas en amour lors des premières rencontres. Tu es sur un nuage de dopamine que ton corps sécrète et qui te fait vivre cet enivrement. Ce sentiment n’est pas de l’amour. Ce sentiment est l’exaltation. C’est scientifiquement comparé à l’effet des psychotropes sur le cerveau et c’est pourquoi tant de gens font des choses insensées dans les débuts de relation. La dopamine jette l’inhibition à la poubelle.
Ce n’est pas de la personne que tu es amoureux (se), c’est de la situation et du moment que tu vis avec lui/elle. Saches faire la différence.
Pourquoi tu penses que tant de relations meurent après quelques semaines ou quelques mois? C’est parce que la dopamine fait place à la sérotonine. Le gros tourbillon, la perte d’appétit, l’effet d’être dans un rêve s’estompent un peu et les gens pensent alors que l’amour a disparu. Au contraire, c’est lorsque le couple perdure dans la sérotonine (qui est la 2e hormone de l’amour) et ensuite l’ocytocine (la 3e) que l’amour naît véritablement et devient fort. L’idée est de travailler à garder une dose de dopamine en effervescence pour ressentir le petit «houmphh» qui réchauffe le ventre.
Pour terminer, assumes que tu ne feras pas l’affaire de tout le monde. Ben oui, ça met ton égo et ta capacité à assumer ou non le rejet à l’épreuve. Est-ce que ça minimise ta valeur comme personne? Pas du tout. Sais-tu pourquoi je te demande de faire l’effort de ne pas le prendre personnel? Parce que si tu t’en fais avec ça, tu vas arriver à tes prochaines rencontres en mettant déjà ton processus en échec et c’est probablement ce que tu vas provoquer inconsciemment.
En amour, nous sommes exigeants. En amitié, nous sommes indulgents. Donc ne t’étonne pas de ne pas passer le test pour l’amour, mais de faire un(e) très bon(ne) ami(e).
Tu auras remarqué que tout ce que j’ai écrit revient à l’honnêteté et la cohérence. Les hommes ne sont pas des «players» et les femmes ne sont pas des folles. On est juste une grosse gang d’humains qui ne se connaissent pas en tant qu’individu et qui font ce qu’ils pensent être LE mode d’emploi avec tout leur bagage d’expériences positives et négatives.
Mais le seul mode d’emploi est d’être honnête avec soi, avec l’autre et d’être cohérent. Exit la peur de déplaire, exit la peur d’être différent, exit la peur de ne pas trouver. En étant malhonnête et incohérent, tu ne fais que continuer à perpétuer une série de rencontres qui vibrent sur la mauvaise corde.
Et n’oublies pas, tout comme le petit fantôme sur l’application GSY ça se dit dans le monde réel:
«Je m’excuse mais ça n’ira pas plus loin nous deux».
Ça c’est l’ultime geste de s’assumer pleinement.
FORMIDABLE ET SI SIMPLE !
Pourquoi ca ne deviendrait pas ainsi!Pour se faire chacun devrait peut-être améliorer 1 a 2 points!😉
Merveilleux texte, si honnête et rempli de vérités ! Merci Nathalie de m’aider à m’ouvrir les yeux et me faire réfléchir, j’adore ! Bon et long succès pour tes blogues !